Recensement des commerces du centre-ville, épisode 2 (au 1er février 2017)

C’est réparti pour un nouvel épisode de recensement des commerces du centre-ville d’Albi!

Mon travail réalisé l’an dernier, a permis de montrer, notamment, que près de 14% des cellules commerciales du cœur de villes étaient vides et que la diversité de l’offre commerciale était pauvre, avec presque 1/3 des boutiques dédiées à l’habillement contre 3% de commerces de bouche.

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La diffusion de ces chiffres dans la presse locale et nationale a vivement agité le microcosme politique albigeois. En effet, face à cette mauvaise publicité, conjuguée aux critiques de l’opposition, l’équipe municipale a multiplié les déclarations d’intention en faveur du commerce de centre-ville.

Qu’en est-il aujourd’hui?

Avant de commencer, il est possible de consulter la méthodologie utilisée pour définir le centre-ville d’Albi. Bien qu’imparfaite, elle a le mérite de proposer une base de travail.

Un taux de vacance commerciale en progression

Au 1er février 2017, le cœur de ville ne compte pas moins de 502 cellules commerciales, dont 47 se trouvent rue Croix Verte, 43 rue de l’Hôtel de Ville et 32 rue Mariès.

Sur l’ensemble de ces cellules, 78 sont actuellement inoccupées ou en liquidation, soit 15,54%. L’an passé, 71 d’entre-elles se trouvaient dans la même situation, soit 14,14% au total. La vacance commerciale dans le centre-ville d’Albi a donc connu une hausse de 1,39% en un an.

Ces chiffres ne sont toutefois pas très parlants si on les regarde à l’échelle du centre-ville. Il faut, en effet, les observer à une échelle plus fine, pour constater que certaines rues sont durement touchées alors que d’autres sont épargnées.

Une forte disparité entre les rues du centre-ville

La rue Croix Verte (47 cellules), par exemple, connaît un taux de vacance de 40,43%, un peu plus que les 36,36% de la rue Séré de Rivières (22 cellules) et presque deux fois plus que les 22,73% de la rue Émile Grand (22 cellules). Ces trois artères sont sans conteste les plus frappées par le phénomène de désertification commerciale.

A contrario, des rues comparables, comme celle de l’Hôtel de Ville (43 cellules, 4,65% de vacance), Mariès (32 cellules, 6,35%), Timbal (26 cellules, 3,85%), ou encore Sainte-Cécile (21 cellules, 4,76%), affichent un réel dynamisme, même si on y trouve parfois quelques vitrines vides.

En fait, on trouve au moins un fonds de commerce de vide dans les rues possédant au moins 10 cellules commerciales, à l’exception des grandes places (Vigan, Lapérouse, Sainte-Cécile) et de la rue de l’Oulmet.

Pour prendre pleinement conscience du phénomène, je vous conseille de regarder attentivement le tableau ci-dessous.

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Vacance commerciale dans le centre-ville d’Albi entre 2016 et 2017

Une diversité commerciale toujours aussi pauvre

En terme d’offre commerciale, il n’y aucune différence significative entre les chiffres de 2016 et ceux de 2017. La répartition est en effet la même ou presque (seul la part de l’équipement de la personne et de la maison a baissé).

Sur les quelques 500 cellules que compte le centre-ville, près de 30% sont dédiées à l’habillement et au linge de maison alors qu’on trouve seulement 3% de commerces de bouche (hors marché couvert et marché du samedi), soit moins que les 6% de coiffeurs…

On remarque, en outre, une part non-négligeable de restaurants (17%), situés pour beaucoup à proximité de la cathédrale.

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Géographie des franchises commerciales

Le centre-ville d’Albi compte 105 grandes enseignes commerciales, soit près d’un quart du total des cellules commerciales occupées.

On retrouve ces grandes enseignes sur les principaux axes qui mènent à la cathédrale ou qui en sont proches: rue Sainte-Cécile (57,14%), rue Mariès (46,88%), rue de l’Oulmet (40%), rue de Verdusse (38,89%). Ces enseignes se situent également sur les grandes artères menant à la place du Vigan: rue Timbal (53,85%), Lices Pompidou (40%), rue de l’Hôtel de Ville (23,26%).

La moitié de ces grandes enseignes sont des boutiques de vêtements (50,48%), puis viennent les banques et agences immobilières (20%) et enfin les magasins dédiés au loisir (11,43%).

Il est à noter que 3 enseignes de la grande distribution sont présentes dans le centre: Carrefour, Casino, SuperU.

Perte de centralité du centre-ville

La vacance commerciale est un des marqueurs forts de la perte de centralité du cœur de ville, mais ce n’est pas le seul. Il faudrait en effet y ajouter la délocalisation de certains services publics: déménagement de la CPAM vers le boulevard Gambetta au cours de l’année en 2016, installation des Impôts rue du Roc, projet de transfert de la CAF en périphérie, fermeture de l’école Pasteur en 2013, disparition du théâtre Croix Blanche en 2012… Il faudrait aussi prendre en compte le taux de logements vacants, recenser le nombre de services en libéral (médecins, huissiers, comptables…)…

 Cartographie et listing des commerces

Finalement, pour mieux visualiser toutes les données évoquées plus haut, je vous invite à consulter les deux cartes suivantes:

Typologie des commerces dans le centre-ville (hors rues Croix Verte et Séré de Rivières)

Typologie des commerces rues Croix Verte et Séré de Rivières

Je vous invite également à télécharger la liste (quasi) exhaustive des commerces du centre-ville d’Albi.

32 réflexions sur “Recensement des commerces du centre-ville, épisode 2 (au 1er février 2017)

  1. Merci pour ce travail fort intéressant.
    Est ce qu’une des grosses différences entre les rue timbal , Hôtel de Ville, ste Cécile et croix verte, séré de rivières, Émile grand n’est pas le trafic automobile ?
    Dans les rues piétonnes on ne peut pas se garer mais on n’y vient pas en voiture, dans les autres citées on passe en voiture mais on ne peut quasiment pas se garer non plus.

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    • Je pense que les rues Croix Verte et Séré de Rivières gagneraient à être piétonnisées.
      D’une part, parce qu’elles sont bien desservies par les bus et que les voitures circulent déjà suffisamment sur les Lices et, d’autre part, parce que la voiture détériore le côté agréable de ces rues étroites.
      Après, il ne faut pas sous-estimer la cassure que sont les Lices, avec un nombre de passages piétons famélique pour les traverser (4 en tout, il me semble). C’est un gros frein pour accéder à ces rues, qui, de plus en plus, ne sont plus que des axes que l’on traverse sans s’y arrêter.
      Il serait intéressant de mener une étude spécifique sur ce secteur qui est en très en grande difficulté.

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    • Habitant également une ville moyenne, Cholet, je constate la même évolution. Le centre ville est délaissé au profit de nouveaux espaces commerciaux en périphérie. Si les Équipes municipales en place s’insurgent qu’on puisse l’évoquer, c’est tout simplement que ce sont elles qui en sont responsables : qui, sinon Elles, accordent les permis de construire! Le stationnement est selon moi un faux problème : il suffirait de baisser, voire de supprimer, les frais de stationnement le temps de redonner des couleurs aux centres historiques de nos villes moyennes… Bravo pour votre travail. PS: bien des villes moyennes américaines (pas les mégapoles comme de New York..) sont aujourd’hui dans le même (triste) état

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      • en Amérique, l’urbanisation répond à des règles inverses aux règles européennes : les lieux résidentiels et les commerces sont situés en banlieue. L’étalement urbain a commencé dans les années 50.

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  2. Bonjour,
    Tout d’abord, félicitations pour votre motivation à renouveler vos investigations et pour votre remarquable mise en lumière récente dans la presse NYorkaise.
    J’ai lu avec intérêt votre publication, permettez-moi de partager avec vous (sans prétention) quelques remarques et suggestions.
    Il apparait que vous faites un amalgame entre enseignes et franchises (volontaire ou pas?). Une boutique qui affiche une enseigne valorisant une marque n’est pas nécessairement gérée sous forme de franchise. Elle peut tout aussi bien être gérée par un commerçant indépendant. Tout comme pour les commerces de détailles multi marques indépendants, le risque financier de ces commerces mono marque indépendants est supporté par les seuls propriétaires. Il n’y a donc pas de partage de risques (stocks, investissements,….) avec un grand groupe, ni le versement de royal tease. La valeur ajoutée générée reste locale, et n’est pas redistribuée dans de grands groupes financiers. La différence est notable entre chacun de ces montages.
    Bien entendu, ces informations ne sont pas publiques. A moins d’aller interroger directement chacun des acteurs concernés, et que ceux-ci acceptent de vous répondre, vous ne pourrez qualifier votre inventaire sur ce point.
    Afin de faciliter la lecture, la compréhension et l’usage éventuel de vos travaux par d’autres acteurs locaux, pourquoi ne pas vous référer à la nomenclature NAF pour classifier les activités du centre-ville ? Votre classification parait arbitraire (ex : commerces de luxe : quels en sont les critères de qualification ? cela ouvre la voie à interprétations et discussions sans fin).
    Enfin, un survol de votre inventaire de commerces me fait de constater quelques erreurs d’actualisation. Cela peut faire le jeu de vos détracteurs (quand bien même je ne trouve pas logique que ce relevé de faits, bien qu’imparfait, puisse en générer).
    Bonne continuation.

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    • Bonjour,
      Merci pour vos précisions concernant la distinction entre franchises/enseignes. Il est vrai que dans mon esprit, il s’agit de la même chose. En fait, ce qui m’intéresse, c’est la présence de grandes marques, peu importe la manière dont elles sont gérées sur place.
      Concernant le luxe, j’ai créé cette catégorie en prenant en compte plusieurs critères: la nature des articles, le prix des articles, le contexte d’utilisation des articles. Il est vrai que ce découpage peut prêter sujet à discussion, mais je voulais vraiment distinguer les épiceries fines qui vendent des produits haut de gamme des épiceries généralistes, qui vendent des produits du quotidien. Je voulais également dissocier une boulangerie, une pâtisserie d’un chocolatier.
      Enfin, vous parlez de quelques erreurs d’actualisation dans le listing des commerces. Lesquelles? cela m’aiderait à être encore plus précis.
      Merci, en tout cas, pour vos remarques pertinentes.

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  3. Bonjour Monsieur,

    Suite à la parution de votre nom en marge d’un article d’Adam Nossiter dans le New York Times, les réactions houleuses de la Ville d’Albi m’ont incité à visiter votre blog.
    Faisant le décompte cartographique et macabre des commerces fermés, vous arrivez à des taux d’inoccupation de 14 ou 15%. Ce qui correspond peu ou prou à d’autres centre-villes ailleurs en France, comme le rappellent également les références que vous citez, soit radiophoniques, soit dans les magazines.
    D’où ma réaction : bof, tout ça pour ça.
    Et pourquoi tant d’énervement des autorités locales dans un dossier qui les dépasse, puisqu’il s’agit là avant tout d’un problème français ? Ou plutôt d’une série de problèmes, dont la grande distribution n’est responsable qu’à une faible échelle.

    Il faut premièrement renvoyer les USA à leurs chères études.
    L’article du New-York Times est un reflet des fantasmes que l’Amérique nourrit sur la France. Encore s’agit-il d’un journal plutôt intellectuel de la côte est… Ces Américains sont quand même assez mal fondés à émettre des sarcasmes, eux qui nous envahissent de la médiocrité des fast-foods et du cinéma blockbustérisé. Eux qui ont élu un président qui imagine une France à feu et à sang alors qu’il y a eu 30 000 meurtres l’an passé dans son propre pays. Les États-Uniens peuvent bien pleurer sur nos cités qu’ils croient vides, eux dont les quartiers ruinés de Détroit ou de la Nouvelle-Orélans sont autrement plus affligeants.

    Il faut deuxièmement, il faut tenir compte de la ville d’Albi, de son contexte historique. Une erreur à laquelle vous n’échappez visiblement pas consiste à jauger les villes française à l’aune des statistiques sans tenir compte du contexte local.
    Comment une ville de province, méridionale de surcroît, pourrait-elle être hâtivement comparée à Paris, pour ne citer qu’elle ? Si vous preniez le 9ème arrondissement (rue des Martyrs, ND de Lorette, rue Cadet) par exemple, en établissant une comparaison avec les alentours de Denfert-Rochereau et de la rue de l’Observatoire, vous auriez le même résultat. D’un côté une vie trépidante, des cafés à tous les coins de rue, de l’autre un quartier vivant mais beaucoup plus calme, peu de commerces, peu de de tout. Albi est telle que vous la décrivez, certes, mais elle n’a jamais été le 9ème arrondissement. Henri de Toulouse-Lautrec a vécu du côté de Pigalle, pas de la cathédrale d’Albi. Ses parents aussi d’ailleurs, qui préféraient la vie parisienne et déjà agitée pour l’époque, à celle du Midi albigeois. Vous auriez tort, donc, de vous borner aux similitudes avec le mode de vie de la capitale.
    La préfecture du Tarn manque de vitalité marchande ?
    Faites un tour à Meaux ou Chantilly, vous m’en direz des nouvelles.
    Vous feriez la même analyse dans la plupart des cités de province qui ne sont pas des métropoles vrombissantes.
    Pour bien faire, il faudrait vérifier avec un annuaire des fonds de commerce des années quatre-vingts, des années soixante… Du temps où les artisans avaient pignon sur rue, où les épiceries étalaient les cageots en devanture, où les magasins versaient leur recette du jour au guichet de la banque du coin, quand les comptes se faisaient au stylo rouge et bleu. Ce n’est d’ailleurs pas le nombre de vitrines qui détermine la vitalité dont vous déplorez la disparition. Il pourrait y en avoir cinq fois plus que ça ne changerait rien au contenu.

    Car, et c’est l’objet de mon troisièmement, il faut se pencher sur un phénomène typiquement français qui anesthésie son commerce.
    Quand j’ai commencé à travailler, voici un peu plus de quarante ans (on débutait jeune), j’ai croisé la route d’un fils de négociant en vins qui lançait en France un concept inédit, la franchise. Tout le monde souriait car son idée paraissait farfelue : étendre le concept des petits Casino à tout le commerce de détail. Or, il avait raison.
    Lui et ses adeptes du « franchising » ont conquis tous les quartiers de toutes les villes de France, au point que le petit commerce libre est devenu très rare. Contrairement à ce que l’on prétend sans jamais vérifier, ce n’est pas la grande distribution qui a éteint les petits commerces, c’est le franchising.

    Pourquoi ? C’est pourtant simple.
    Quand on retrouve la même enseigne au centre-vile ou en galerie marchande, à quoi bon s’ennuyer à chercher une place de stationnement. Pour aller faire les mêmes emplettes, surtout si on vient de l’extérieur, autant aller dans les galeries marchandes, ces sordides hangars bourrés à craquer.
    Quand les boutiques sont animées par des employés déguisés en gérants, par de simples commerciaux tenus à des chiffres de vente comme dans le secteur de la parfumerie par exemple, on pourrait croire que le plaisir d’acheter et de vendre passe à la trappe. Et bien non, dans leur majorité, les gens aiment ça. N’oubliez pas que l’humain a l’instinct grégaire. Il aime voir du monde, faire comme tout le monde.
    Certes, il y a le côté chatoyant, la beauté des briques, le plaisir de flâner dans les rues. Plaisir de citadin, loin des préoccupations du consommateur consommant pour consommer.
    Je vous invite à suivre la nationale qui va de Franconville à Cergy-Pontoise. Dix villes se succèdent, avec des grandes surfaces toutes identiques qui, sans discontinuer, offrent les mêmes commerces : alimentation, habillement, loisirs, tous pareils. C’est d’une laideur totale.
    Les centres commerciaux de Cergy-Pontoise sont pleins, la très jolie petite ville de Cergy est vide, en dehors des commerces de bouche luxueux et des restaurants huppés.
    Ne vous étonnez pas que ce qui vaut pour les banlieues parisiennes vaille pour la banlieue d’Albi. Aller dans le centre est une corvée qu’on préfère éviter.
    Horreur du franchising : si vous avez loupé le Pimkie de Toulouse, vous avez le même à Montpellier, à Rouen ou à Grenoble. Il est là le problème, Monsieur, et c’est aussi là que se situe la vraie mort du petit commerce.
    De ce point de vue là, vérifiez, Albi n’est pas la plus mal lotie. Il y a encore des commerçants indépendants. Pour combien de temps ?
    Je suis de ceux qui espèrent encore que nos concitoyens finiront par en avoir marre de l’uniformité de nos villes. Encore faudrait-il que les Écoles de Commerce ne formatent pas leurs élèves en machines comptables. Ça n’en prend pas le chemin.

    Or, il y a des contre-exemples.
    Prenez l’Italie si proche. Visitez Rome à pied, et vous verrez ce qu’est un petit commerce vivace, inventif, heureux. Des milliers d’échoppes toutes plus différentes les unes que les autres, ponctuées ça et là de restaurants microscopiques. Vous y retrouverez ce que fut naguère le tissu commerçant des villes comme Toulouse, Bordeaux ou Lyon.
    Oui mais Albi dans tout ça ?
    Son rythme cardiaque se maintient, sa tension n’est pas si mauvaise. Vous pouvez regretter qu’elle ne soit pas plus expansive, dynamique, que sais-je encore ? Si vous pensez pouvoir changer son caractère, tentez votre chance. Vous ne manquerez pas de travail. Avant son classement touristique, elle vous aurait tout autant

    JBC, à Toulouse

    PS : Désolé, je ne suis pas Facebookable.
    C’est comme pour les centres commerciaux, tout le monde s’y précipite tout en le critiquant.

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    • Bonjour,
      Merci pour votre long commentaire instructif. Je vais tenter de vous répondre.
      1° Concernant les réactions des autorités locales, il n’y a rien de surprenant. Ici, à Albi, la municipalité fait la promotion de son centre-ville et notamment de la cité épiscopale classée depuis 2010 à l’UNESCO. Un des grands axes politiques de la majorité en place est évidemment le tourisme. Il est donc logique que toute mauvaise publicité du centre-ville agace fortement les édiles locaux.
      2° Si le problème du déclin des centres-villes est un phénomène national, il faut toutefois préciser qu’il concerne avant-tout les petites et moyennes villes et certaines villes de banlieues des grandes métropoles.
      3° Concernant le rôle de la grande distribution, je ne partage pas votre point de vue. Je pense qu’il est plus important que vous ne le dites. Le dernier rapport de l’IGF de juillet 2016 est très explicite: un déséquilibre périphérie-centre, au profit de la périphérie, est néfaste pour le commerce de centre-ville. Il est vrai que sans une complaisance des élus locaux, rien n’aurait été possible.
      4° S’il est évident qu’Albi, et nombreuses villes qui lui sont semblables, n’a jamais été une métropole agitée et bouillonnante, il n’en reste pas moins que nous sommes aujourd’hui dans une situation critique. Certes, c’est pire ailleurs, mais ce n’est pas un argument valable. Ne prenons pas le pire comme objet de comparaison. Dans le centre-ville et les quartiers d’Albi, il y a de moins en moins de commerces de bouches, de commerces du quotidien. Cette situation ne peut être comprise sans prendre en compte l’omniprésence des zones commerciales en périphérie de la ville, qui continuent de s’étendre.
      5° Certes, la banlieue parisienne que vous décrivez et que je connais parfaitement (ayant habité à Cergy, qui au passage est tout sauf une belle ville selon moi) est ravagée par la laideur des zones commerciales, mais de là à la comparer avec Albi, c’est exagéré.
      6° Bref, au lieu de me dire que c’est pire ailleurs et de me contenter de l’état actuel du centre-ville et des quartiers, je préfère, en effet, tenter de changer les choses à mon échelle. Je ne suis pas du tout fataliste. Je crois fortement en des projets nouveaux portés par ses habitants: supermarché coopératif, lieux d’accueil de public associatifs, commerces tournés vers l’économie locale… Il y a un gros potentiel à Albi pour faire émerger ces projets. Il manque, juste, pour le moment, de l’audace politique. La municipalité, en effet, a les yeux tournés vers la périphérie lorsqu’il s’agit de l’économie et vers le centre-ville lorsqu’il s’agit du folklore.

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      • Bonjour, et merci à mon tour de votre réponse.
        Je n’ai pas voulu minimiser le rôle de la grande distribution dans le déclin des centres-villes, mais en donner une raison qui passe inaperçue, le fameux « franchising ». Si les boutiques inoccupées du centre-ville étaient toutes reprises par des franchises, le public (vous, moi) continuerait de faire ses courses là où c’est plus pratique : les galeries commerciales.
        Entre deux commerces d’une même marque, les clients privilégient le plus grand des deux.
        Et donc les galeries marchandes…
        Les centres-villes ne se sauveront que s’ils font preuve d’imagination, s’ils promeuvent un autre type de commerces, des magasins qu’on ne peut pas trouver en grandes surfaces. Sinon ils disparaîtront.

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      • Je suis tout à fait d’accord sur l’imagination dont les centres-villes doivent faire preuve. Ne serait-il pas temps de revenir à une économie locale, avec des boutiques qui vendent ce que produisent les producteurs locaux? Ca semble tellement banal mais on en est tellement loin… Sinon, il faut mettre du vivant dans les villes en privilégiant au mieux les lieux d’accueil associatifs: ludothèque, café, atelier etc…

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  4. Merci pour cette étude si précise. J’ai découvert votre blog suite à l’article du « New York Times ».
    Je souhaitai juste approuver votre travail. Mon conjoint et moi sommes venus nous installer sur Albi en 2010 par coup de coeur pour la cité épiscopale et l’envie de vivre dans une ville à taille humaine (après avoir vécu plusieurs années à Lyon). Nous avions découvert Albi en 2008 lors d’un séjour en simple touristes. Et bien sûr comme n’importe quel touriste nous nous sommes extasiés devant la beauté du centre ville.
    Et maintenant depuis bientôt 7 ans que nous sommes ici, nous déambulons dans ces rues parfois sans âme qui vivent (à part le samedi) et constatons toutes ces vitrines vides, ces boutiques qui ferment les unes après les autres. La 1ère année où nous sommes arrivés, nous étions déjà effarés de trouver si peu de commerces alimentaires dans le centre! Et peu à peu cela s’est empiré. Il n’y a maintenant qu’une boulangerie (au sens « la vraie boulangerie artisanale »)! Et pour le marché couvert, je l’ai toujours trouvé sans âme…. surtout en semaine…..quelle tristesse.
    Et à Noël, pas de marché de Noël. Castres est plus vivante!
    Et dès qu’on quitte l’hyper centre, on a l’impression que le reste de la ville est délaissé.
    C’est vraiment dommage pour une si belle ville comme Albi! Oui, aujourd’hui en voyant la plupart de ses boutiques, on se dit qu’elle est « conçue » uniquement pour les touristes. Triste….

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  5. Bonjour,
    Bravo pour votre travail citoyen, homme de la cité !
    S’époumoner et dire ce n’est pas vrai, c’est se voiler la face. Nos élus qui sont notre reflet citoyen se sont « shootés » à la grande distribution. Ils étaient tous là pour l’inauguration. Et ça plait aux électeurs qui voient leurs intérêts à très court terme. Pour gagner 1 euro, on ira en gaspiller 10 dans des objets inutiles. On nous vend des illusions pas du vivre ensemble.
    Une fois que le constat se révèle exact quelle politique de demain ? Quelques pistes : avoir le courage de rendre gratuit les parkings (vigan, marché couvert) créer des navettes permanentes gratuites, favoriser les commerces alimentaires, trouver des solutions dès qu’un magasin ferme, ouvrir les terrasses devant la cathédrale, réinstaller des services au cœur de la ville, interdire l’agrandissement du centre commercial de Lescure…
    le courage est à tous les niveaux : aux élus et aussi et surtout aux citoyens qui décident de faire des choix pour l’avenir commun de cette superbe ville d’Albi

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